• Alors, je vous le dis.

    Je me tiens au courant de l’actualité nationale à travers la lecture (rapide j’en conviens) de certains organes de presse, mais pas tous. Je complète mon information par l’écoute et la vision de certaines chaînes de télé (mais pas toutes, là non plus). Heureusement, je ne m’en contente pas : je lis aussi la presse étrangère (tout aussi rapidement, hélas). Et c’est là que j’ai découvert l’affaire, car, avant, nul ne m'en avait informé.

    En lisant, ce Dimanche matin, le New York Times, je suis tombé sur deux articles et je suis tombé de la commode !
    Figurez-vous que notre Sénat a adopté (Mercredi 11 Décembre 2013) une loi permettant à l’autorité policière de suivre toutes vos interventions internet, portables, etc. sans aucun contrôle judiciaire.
    Jusqu’à présent il fallait une « commission rogatoire » pour, y’a plus besoin.

    Si vous voulez des détails vous pouvez lire ceci (pour les non-anglophones une traduction en français est disponible ici) ou cela.

    Surpris, j’ai cherché si d’autres en avaient causé.
    Oui, The Guardian (encore des salauds d’étrangers !) ici.

    Mais en France ?
    J’ai cherché dans Libé : rien que dalle, que nib (par contre vous y trouverez un fort intéressant article sur l'autorisation faite désormais, grâce à ce même Sénat et votée le lendemain, aux handicapés de stationner ad libitum et gratos sur les places de parking !).
    Le Monde est plus sérieux : on a le droit à deux articles celui-ci et celui-là. Manque de pot, le deuxième est réservé aux abonnés.

    Résumons le propos de la loi en question :
    Si par hasard un soupçon de malignité se manifeste à votre égard, toutes les interceptions de communications (téléphoniques, internet, SMS, etc.) seront désormais licites. Tout ça bien sûr au nom de votre sécurité. Sans intervention d'un juge. D’ailleurs vous n’avez rien à vous reprocher, non ?
    Comment ? Vous avez croisé Mohammed Merah il y a un an dans la rue ? Aïe !

    Notons que le seul organe de contrôle de la chose est la CNCIS (en français courant : Commission Nationale de Contrôle des Interceptions de Sécurité). Qui exclut de fait l’instance judiciaire. Enfin pas tout à fait : le premier président de la Cour de cassation fait partie des désignateurs des quatre candidats au poste de président de ladite commission. Ce président étant désigné par le Président de la République. Mais sachons qu’il y aura deux autres membres : un député et un sénateur. Voir ici.) En bref, nous en revenons à la lettre de cachet.

    En clair, Big Brother is watching you (vous en doutiez ? vous croyiez ça réservé aux amerloques ? Ben non, votre Sénat vient de le valider).

    Restons bien optimistes…

     

     


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