• Cold song.

    par Klaus Nomi (1981).

    Bon, petit à petit on revient vers la voix et vers l'opéra. Cette aria est, à l'origine, extraite de l'opéra de Franck Purcell : King Arthur. Mais, ici, ça n'a plus rien à voir !

    Quand j'ai découvert ça à sa sortie, j'ai été totalement scotché : j'ai bien dû l'écouter 50 fois ! Et, depuis que je l'ai racheté en CD et mp3isé, au moins le double... (Et je dois minimiser les chiffres).

    Pire : quelques temps après mes premières auditions, j'ai eu l'occasion d'écouter la « vraie » version, celle de l'opéra de Purcell, pourtant pas un minable. J'ai été déçu, déçu, déçu, ... c'est pas imaginable.

    Klaus Nomi pour moi c'est aussi autre chose : c'est un de mes tous premiers mort du SIDA (suivi un an plus tard par Michel Foucault, dans un autre genre). J'ai vécu ce début/milieu des années 1980 comme une sorte d'hécatombe : tous les intelligents et les doués disparaissaient, seuls survivraient les cons ! (Rappel : Sortez couverts !).

    Je vous montre ici une version en « live » à la télé française (vous reverrez, j'en suis sûr avec plaisir Patrick Sabatier en présentateur de variétés). Si j'ai mis live entre guillemets, c'est que c'est très probablement un play-back, donc c'est comme sur le disque, et pour une fois je vous mets les paroles :

     

     (YouTube)

    What Power art thou,
    Who from below,
    Hast made me rise,
    Unwillingly and slow,
    From beds of everlasting snow!

    See'st thou not how stiff,
    And wondrous old,
    Far unfit to bear the bitter cold.

    I can scarcely move,
    Or draw my breath,
    I can scarcely move,
    Or draw my breath.

    Let me, let me,
    Let me, let me,
    Freeze again...
    Let me, let me,
    Freeze again to death!

    Quelle Puissance es-tu
    Toi qui des tréfonds
    M'as fait me lever,
    Contre mon gré et lentement,
    Des lits des neiges éternelles.

    Vois-tu combien je suis raide
    Et monstrueusement vieux,
    Loin d'être apte à supporter ce froid perçant.

    Je peux à peine bouger
    Ou prendre mon souffle,
    Je peux à peine bouger
    Ou prendre mon souffle.

    Laisse moi, laisse moi,
    Laisse moi, laisse moi
    Me figer de nouveau...
    Laisse moi, laisse moi
    Me figer de nouveau dans la mort !

    Edit du 26 Avril 2013 :

    Voici deux autres versions de cet aria de Purcell (cette fois dans le vrai registre de l'œuvre originale).

    La première utilisée dans le somptueux final du magnifique film d'Ariane Mnouchkine sur la vie (et ici la mort) de Molière, la seconde bizarrement interprétée par Sting.
    À vous de juger :

     

     

     

    Je réédite en cette nuit du 26 Mars 2014, parce que je viens de découvrir une encore meilleure version de la "Mort de Molière". Alors, je vous la mets :

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Octobre 2012 à 16:15

    La video est pour le moins originale, c'est impressionnant! 

    j'ai regardé jusqu'au bout(si si c'est vrai) et écouté avec plaisir, très beau....

    2
    LovLi Profil de LovLi
    Jeudi 11 Octobre 2012 à 18:13

    Klaus Nomi, j'ai dû le connaître après sa mort, vers la fin des années 80. Je l'ai "présenté" à mon oncle féru d'opéra, moi pas du tout, et nous étions tous les 2 très impressionnés ... un être à part dans la musique.

    (Patrick S., il est mort aussi ?)

    3
    Jeudi 11 Octobre 2012 à 18:37

    Pour P. S., non ! Il est sur France2 presque tous les soirs.

    Ceci étant dit, je le trouve moins pire qu'autrefois.

     

    4
    Vendredi 12 Octobre 2012 à 17:02

    No comment

    5
    Alice L-P Profil de Alice L-P
    Vendredi 15 Février 2013 à 11:01

    J'adore Klaus Nomi, j'ai eu tous ses albums ... Quelle voix ! RIP

    6
    Alice L-P Profil de Alice L-P
    Vendredi 15 Février 2013 à 11:02

    J'adore Klaus Nomi ! Quelle voix, quel look aussi ... RIP

    7
    Vendredi 15 Février 2013 à 19:28

    Mon problème (bien que je le vive très bien!) c'est que je n'aime pas l'opéra.

    8
    Alice L-P Profil de Alice L-P
    Vendredi 15 Février 2013 à 19:58

    @ Lulette
    A part ce morceau, les autres chansons de Klaus Nomi ne sont pas extraites d'opéras.

     

    9
    Vendredi 15 Février 2013 à 20:29

    Désolé les filles, mais...

    Désolé, Alice, mais tu te trompes : rien que sur l'album Klaus Nomi (1981)  qui contient ce titre Cold Song il y a un autre air Samson and Delilah tiré d'un opéra éponyme de Camille Saint-Saëns.
    Ceci dit, Klaus Nomi n'était pas un chanteur d'opéra, il a revisité des airs d'opéra, nuance.

    Désolé, Lulette, mais ouf ! heureusement que je ne t'ai pas demandée en mariage... Sinon les soirées TV (ou plutôt les nuits hélas) auraient été mouvementées pour la saisie de la télécommande.
    Ceci dit, méfie-toi tu n'es pas à l'abri d'aimer ça un jour : il m'a fallu du temps à moi aussi, et les conseils et avis d'amis divers.
    On n'aime pas l'opéra "comme ça", ça demande une sorte d'éducation de l'oreille, ou plutôt du cerveau qui est derrière. C'est d'ailleurs la même chose pour tous les arts non mineurs : voir mon article Que la musique est un art.

    Et dire que tu vas quitter le sud où les meilleurs festivals d'opéra se trouvent (enfin les français, je ne compte pas Bayreuth) : Orange, Aix, etc.

     

     

    10
    Alice L-P Profil de Alice L-P
    Vendredi 15 Février 2013 à 20:43

    @ Leoned
    Oui, j'avais oublié celui-là : ça fait 2 donc, pas de quoi révulser Lulette certainement, mais lui offrir la possibilité d'écouter les autres morceaux.
    Et je ne suis pas DU TOUT d'accord sur le fait qu'il faille "éduquer" notre oreille, notre cerveau ... tu as l'émotion ou pas, sinon, c'est artificiel, réfléchi et chiant.
    J'ai commencé le chant lyrique j'avais 14 ans (oui, c'est jeune, je sais) je peux te dire que PERSONNE ne m'a expliqué quoique ce soit sur l'opéra avant cet âge là. J'ai flashé, c'est tout. Pareil pour plein d'autre choses. 

     

     

    11
    Vendredi 15 Février 2013 à 21:08

    C'est peine perdue, Leoned, mon père adoré s'y est cassé plusieurs fois les dents - l'a assisté  une fois au festival de Bayreuth en dormant dans sa voiture, possède je ne sais combien de 33 tours, a essayé de me raconter les histoires, toussa ... rien à braire, vraiment, je trouve les voix d'opéra artificielles et éminemment .... euh ... gonflantes, c'est ainsi, et la culture ou l'intellect ne peuvent te forcer à aimer quelque chose, ou alors, on tombe dans l'élitisme. (je ne nie absolument pas qu'une connaissance élargie d'un domaine procure des sensations et un plaisir intellectuels supplémentaires - mais il y a tout de même un pré-requis : avoir ENVIE ; pour l'opéra j'ai essayé et je n'ai pas envie, c'est d'une évidente simplicité à en pleurer (de bonheur) - je n'ai pas du tout envie, ça ne me remue que les poils par agacement et pi c'est tout!).

    Désolée Alice, mais je sais apprécier d'autres de tes talents!  :)

    12
    Vendredi 15 Février 2013 à 21:51

    @ Lulette

    Je me garderai bien d'essayer de te convaincre (contraindre ?) à aimer l'opéra. Ce serait idiot.

    Mais je t'assure qu'une meilleure connaissance, ou parfois simplement un déclic (de hasard ?) peut suffire à tout changer.

    Bon, lis la réponse que je vais faire à Alice, tu verras.

     

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    13
    Vendredi 15 Février 2013 à 22:23

    @ Alice

    Le problème c'est que tu as à la fois raison et tort. C'est compliqué le monde...

    1er point : si, il faut "éduquer" notre oreille, nos yeux, etc. et surtout notre cerveau. Et ce n'est pas de l'élitisme, c'est juste une condition nécessaire, mais pas suffisante.

    2ème point : si t'as pas l'émotion, t'aimes pas l'opéra, ou alors c'est du snobisme.

    Je vais te (vous) raconter une histoire vraie. Je l'ai déjà racontée y'a pas longtemps, à Pyrausta sans doute, mais suis pas sûr, tant pis je recommence :

    Il y a une vingtaine d'années ma toubib m'a mis sous anti-dépresseur (Prozac), avec raison d'ailleurs. Un jour, j'ai voulu écouter un de mes airs favoris du répertoire : le E tardi du dernier acte de La Traviata de Verdi. Normalement, rien qu'à l'écoute des 3 premiers accords de l'ouverture du 1er acte, je suis en transes et au bord des larmes, et quand je suis rendu à cet air-là, une boîte de Kleenex ne suffit pas. Ce jour-là, donc, j'étais allongé sur mon lit à écouter cet air et "rien, nada, que dalle,..."  : aucun ressenti.
    Mais y'a plus grave : j'étais capable en l'écoutant de te dire pourquoi telle modulation, tel changement d'inflexion de voix, tel accord, etc. permettait de provoquer l'émotion, mais je ne ressentais rien.
    L'horreur absolue !

    J'ai immédiatement arrêté le Prozac.

     

    Maintenant une autre histoire vraie, j'ai déjà dû la raconter sur ce blog : la première fois où j'ai ressenti l'opéra. Avant je comprenais sans plus.
    A sa sortie, j'ai été voir le film de Comencini La Bohème de Puccini. L'oeuvre ne m'était pas inconnue : mes parents en avaient des extraits (en VF) sur un 33 tours, mais ce que j'avais dans la tête dans ma voiture en allant au ciné, c'était La Bohème de Ch. Aznavour, tout en sachant donc que c'était idiot ! Et puis soudain, aux environs du premier tiers du premier acte, je me suis mis à trembler sur mon siège dans la salle obscure. Et quand je dis "trembler" ce n'est pas par métaphore, c'était physique de chez physique.
    Il m'arrive encore souvent à l'écoute d'un morceau de musique (pas nécesairement d'opéra) de souffrir physiquement : mon bras droit me fait mal, de l'épaule jusqu'au poignet. Si, je vous assure. Et je ne peux pas m'en passer.

    Alors oui, Alice, si tu n'as pas l'émotion, le flash, c'est pas la peine. Mais non, Alice, si tu n'as pas eu (vaille que vaille peut-être) une éducation de tes sens, ça ne marche pas non plus : tu n'entends que du bruit ou des cris.

     

    14
    Alice L-P Profil de Alice L-P
    Vendredi 15 Février 2013 à 22:54

    @ Leoned

    Toujours pas d'accord, mais bon ... c'est pas grave, je te demande pas de m'épouser, mais je vais continuer à venir écouter ce que tu aimes.
    Et là, j'ai faim, très, très très faim. Mais je t'en dirai plus sur Epidaure.

     

    15
    Alice L-P Profil de Alice L-P
    Samedi 27 Avril 2013 à 07:24

    @ Leoned
    A la poubelle Sting : au secours, j'ai pas pu écouter jusqu'au bout : ma là la tête !

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