• J'traine des pieds

    par Olivia Ruiz.

    Bon là si j'écris c'est parce que je viens de la voir à la télé, mais j'aime cette chanteuse depuis quasi le début.

    Je n'ai pas fait dans l'originalité pour le titre, vous le connaissez tous (si vous en voulez d'autres : achetez ses disques), sauf que pour moi il est plus que ça.
    Me rappelle ma propre enfance.
    J'habitais mitoyen d'un café-tabac et, tout petit môme, j'ai passé des journées entières dedans sous la surveillance discrète des deux sœurs (vieilles filles - les Demoiselles Dugas) qui le tenaient et sous celle des habitués.
    Passé des heures à une table du café avec une grenadine pour faire comme les grands avec leur rouge limonade, question de couleur. Qui tapaient le carton, comme dans la chanson.
    Me souviens plus laquelle des deux sœurs m'a un jour « guéri » mon genou écorché par une chute malencontreuse en y appliquant une pièce de cent sous prises dans la caisse du tabac. Mais me rappelle très bien être sur ses genoux derrière le comptoir, être soulagé et consolé (j'avais, quoi, 3 ou 4 ans).
    Me souviens aussi des sucettes (au caramel !) du Pierrot Gourmand qui m'était généreusement offertes.

    Puis un jour, elles sont parties (retraite). Pas loin d'ailleurs, quelques rues plus loin, mais c'était le bout du monde et j'étais pas heureux.
    Pour me consoler, elles m'ont promis que j'irai manger un steak-frites chez elles, dans leur nouvelle maison. Alors le jour du déménagement (en charrette à bras, pas de camion), j'ai demandé à les accompagner pour manger des frites. Ça a bien fait rire tout le monde. M'ont expliqué que ce serait pour plus tard, pas aujourd'hui. Alors j'ai attendu. Et je les ai mangées, ces frites !

    La seule autre fois où j'ai été chez elles, c'est quand l'une d'elles est morte. Mais là je devais avoir 14/15 ans. La survivante m'a sauté au cou en pleurant. Faut avoir vécu.

    Bon moi c'était pas dans un petit village des Corbières comme la Olivia, c'était dans un quartier d'une grande ville. Mais c'était aussi à une époque, la fin des années 50, où les quartiers des grandes villes étaient comme des villages juxtaposés. Alors les paroles de la chanson, ça m'évoque.

    Même que moi aussi j'ai eu une boîte à musique à manivelle comme dans le clip :

    (YouTube)

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 13 Décembre 2012 à 09:58

    J'aime assez l'univers d'Olivia Ruiz. Et tu évoques tres bien ce qu'elle dit dans sa chanson. C'est chouette d'avoir eu si jeune des personnes comme ça , des mamies, mamans par le coeur et non par le sang.

    2
    lulette Profil de lulette
    Vendredi 4 Janvier 2013 à 20:09

    Depuis longtemps, je respecte, j'estime, et surtout j'aime Olivia Ruiz, son univers musical et ses textes loin d'être "cons". Elle a ici, vois-tu, ce pouvoir d'évoquer un souvenir que l'on n'a pas, et de nous en rendre nostalgiques! Alors je comprends et lis avec avidité tes propres souvenirs.

    Vas-tu bien? Je t'embrasse!

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