• La mamma morta.

    Je suppose que la plupart de ceux qui connaissent cet aria l'ont découverte, comme moi, dans le film Philadelphia. Un des moments émouvants de ce film qui n'en manque pas.

    C'est un extrait de l'acte 3 de l'opéra André Chénier de Umberto Giordano (1867-1948), ici chantée par l'immense Maria Callas.

    Je vous ai mis deux vidéos. D'abord, sur une image fixe de Maria Callas, l'aria complète, puis l'extrait du film en question, mais là Tom Hanks commente devant un Denzel Washington médusé et on entend moins bien l'oeuvre.

    La musique est un art compliqué : environ aux deux tiers de l'aria, l'atmosphère change, on passe du désespoir à l'enthousisasme et cela sur une seule note tenue par la soprano ! Seule change l'harmonie sous-jacente de l'orchestre. Écoutez bien.

    Bon finalement j'ai ajouté le texte : deux solutions pour vous. La première lancer la musique de la 1ère vidéo (image fixe) et lire le texte en même temps. Ou alors (ou après) regarder la 2ème vidéo en suivant le texte du mieux que vous pouvez (Tom Hanks en traduit une partie en anglais).

     (YouTube)

     

     

    (YouTube)

     

    La mamma morta m'hanno
    alla porta della stanza mia;
    Moriva e mi salvava!
    poi a notte alta
    io con Bersi errava,
    quando ad un tratto
    un livido bagliore guizza
    e rischiara innanzi a' passi miei
    la cupa via!
    Guardo!
    Bruciava il loco di mia culla!
    Cosi fui sola!
    E intorno il nulla!
    Fame e miseria!
    Il bisogno, il periglio!
    Caddi malata,
    e Bersi, buona e pura,
    di sua bellezza ha fatto un mercato,
    un contratto per me!
    Porto sventura a chi bene mi vuole!
    Fu in quel dolore
    che a me venne l'amor!
    Voce piena d'armonia e dice:
    "Vivi ancora! Io son la vita!
    Ne' miei occhi e il tuo cielo!
    Tu non sei sola!
    Le lacrime tue io le raccolgo!
    Io sto sul tuo cammino e ti sorreggo!
    Sorridi e spera! Io son l'amore!
    Tutto intorno e sangue e fango?
    Io son divino! Io son l'oblio!
    Io sono il dio che sovra il mondo
    scendo da l'empireo, fa della terra
    un ciel! Ah!
    Io son l'amore, io son l'amor, l'amor"
    Ils ont tué ma mère
    à la porte de ma chambre ;
    En mourant,elle m'a sauvée !
    Plus tard dans la nuit
    j'errais dans les rues avec Bersi,
    quand soudain
    une lueur livide scintilla
    et illumina devant mes pas
    la rue sombre!
    Regarde !
    Ma maison d'enfance était en feu !
    Ainsi j'étais seule !
    Entourée par le néant !
    Faim et et misère !
    Le besoin, le danger !
    Je suis tombée malade,
    et Bersi, bonne et pure,
    a fait de sa beauté un marchandise,
    et s'est vendue pour moi !
    Je porte malheur à ceux qui me veulent du bien !
    Et c’est dans cette douleur
    que l’amour m'est venu !
    Et d’une voix harmonieuse il m'a dit :
    "Continue à vivre ! Je suis la vie !
    Ton ciel est dans mes yeux !
    Tu n'es pas seule !
    Tes larmes je les récolterai !
    Je marcherai à tes côtés et t'accompagnerai !
    Souris et garde espoir ! Je suis l’amour !
    Es-tu entourée de sang et de boue ?
    Je suis divin ! Je suis l’oubli !
    Je suis le dieu qui règne sur le monde
    descend des cieux et fait de la terre
    un paradis ! Ah !
    Je suis l’amour, je suis l’amour, l’amour"

     

     


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  • Commentaires

    1
    Mardi 18 Septembre 2012 à 18:23

    Superbe film, très très émouvant !!! Superbe musique !!!

    Dani et ses chats  "Les Chats du Bocage"

    2
    Mardi 2 Octobre 2012 à 10:33

    Maria Callas une diva incomparable.


    Qui est dans mon coeur pour diverses raisons, sa vie ces soufrances etc.


    Pivoine.

    3
    Vendredi 19 Octobre 2012 à 15:49

    Je vais te faire bondir...J'aime Callas, comment faire autrement mais il y a (vait, eu) aussi bien.Sa vie a  permis de l'auréoler du prestige de la Diva, de devenir un mythe vivant.

    Andrea Chénier, je l'ai joué , une seule fois malheureusement, et c'est un Opéra que j'ai adoré! Mais qu'il est difficile à chanter!! 

    4
    Vendredi 19 Octobre 2012 à 17:35

    On est d'accord qu'il y a eu avant, pendant et après d'autres grandes chanteuses, y compris sopranos.

    Je crois quand même que c'est une des premières à avoir remis le "jeu" en plus du chant. Et ça a fait florès ensuite.

    Mais une de mes hontes, c'est qu'à sa mort en 1975, j'avais 23 ans et je ne m'en suis même pas rendu compte ! Faut dire qu'à l'époque j'ignorais l'opéra (voir ce que je dis à propos de La Bohême).

    Visiblement, toi tu chantes (ou as chanté), pas moi (heureusement pour le voisinage). Donc nos regards, si l'on peut dire, sont obligatoirement différents : tu verras mieux la technique que moi par exemple. C'est pas grave, on peut aimer sans savoir faire.

     

    5
    Dimanche 21 Octobre 2012 à 14:42

    C'est ce qui a distingué La Callas d'une autre chanteuse : sa capacité extraordinaire de jeu. Son timbre,son intelligence du mot. Techniquement j'avoue que pour moi, c'est une vraie énigme.Passer de la Somnambule où elle était divine à Carmen où c'etait une vraie catastrophe, comment peut on? Avoir une voix immense, oui mais Carmen, elle,traficotait je ne sais comment son medium et son grave.

    J'avoue ne pas me rappeler le moment où Callas a disparu.A l'époque le lyrique était pour mes parents et moi, un genre assez inconnu , tout au plus les choeurs les plus célèbres  (Ah!! Le disque des Mormons qui chantaient des aires connus! Je ne connaissais par coeur! Les prémices de quelque chose sans doute)

    Quant à la technique, elle sert à percevoir la qualité ou non d'un spectacle (et j'ai une oreille quasi infaillible et intraitable ) ou d'un chanteur mais quelque part c'est aussi une entrave car du coup j'entre moins bien dans la représentation (sauf si tout va bien , alors là....). Heureusement qu'on peut aimer sans connaitre sinon, les salles de spectacle et les Musées fermeraient leurs portes. 

    6
    Dimanche 21 Octobre 2012 à 15:03

    Je vais te raconter le pire moment de ma vie :

    J'étais sous Prozac depuis 15 jours, 3 semaines et je me me passe le E tardi de la Traviata. Ressentais rien, que dalle, que nib, le néant.

    Pire : j'étais capable, à l'écoute, de te dire pourquoi tel moment, telle inflexion mélodique, telle subtilité harmonique, etc. provoquaient ou devaient provoquer telle ou telle émotion.
    Capable de comprendre, infoutu de sentir.

    J'ai arrêté le Prozac le lendemain même.

     

     

    7
    Dimanche 21 Octobre 2012 à 18:56

    et tu as pu de nouveau ressentir? 

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    8
    Dimanche 21 Octobre 2012 à 22:33

    Presque immédiatement !

    Sans pour autant perdre ma capacité d'analyse.
    Limite l'orgasme quand tu as les deux en simultané !

     

    9
    Lundi 22 Octobre 2012 à 11:43

    sourires!! 

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