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Le Sacre du Printemps (extrait).
Le Sacre du Printemps, ballet de Igor Stravinsky, est une œuvre célèbre. D'abord parce qu'elle fit scandale, mais surtout parce qu'elle fit date dans la musique.
Parlons du "scandale" : lors de sa création à Paris au théâtre des Champs-Élysées à Paris en 1913, aussi bien la musique de Stravinsky que la chorégraphie de Nijinski heurtèrent le public qui hua et fit un chahut abominable. Pourtant la veille, la générale, avec des spectateurs aussi ignorants que Debussy ou Ravel, s'était très bien passée !
Il fallut environ un an pour que cette pièce soit reconnue pour ce qu'elle était : un chef d'œuvre.L'argument est, en résumé, le suivant :
C'est le début du Printemps, tous se réjouissent : les hommes (une tribu païenne slave probablement) et la nature.
Mais il faut remercier les dieux de ce renouveau : on va leur sacrifier une vierge, l' « élue ».Je vous en propose un extrait sous peu, mais avant voici quelques liens pour ceux que ça intéresseraient :
La version « initiale », recréée en 2013 (pour le centenaire), à nouveau au théâtre des Champs-Élysées. Elle reprend la chorégraphie de Nijinski : ici.
Une version chorégraphiée par Maurice Béjart en 1970 là.
Une version de Pina Bausch enfin.
(Vous en trouverez beaucoup d'autres après une courte recherche).
L'extrait que je vous propose est encore d'un autre chorégraphe Angelin Preljocaj, français d'origine albanaise. (L'orchestre est dirigé par Daniel Barenboïm, la danseuse principale est Nagisa Shirai, 2001). C'est la scène finale, si vous voulez voir l'œuvre en entier c'est à partir d'ici, mais en trois parties.
À mon sens, Preljocaj a complètement réinterprété le ballet en lui enlevant son côté « sacrificiel » et en faisant une œuvre psychologique, voire freudienne. Mais ce n'est qu'une opinion : je n'étais pas dans la tête de Preljocaj quand il a conçu sa chorégraphie.
Mais attention !
Même si on peut trouver l'intégrale du ballet sur YouTube, la séquence finale que je vais vous proposer y est « interdite au moins de dix-huit ans » ! (Voir ce lien).
On peut comprendre que de bonnes âmes s'émeuvent mais, à cette aune-là, il faut interdire l'entrée du Louvre aux moins de 18 ans.Donc par précaution et après vous en avoir averti je vous la mets sur une autre page, il vous suffit de cliquer là.
Tags : Stravinsky, Diaghilev, Nijinski, Maurice Béjart, Angelin Reljocaj, Nagisa Shirai, Pina Bausch, Daniel Barenboim
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Commentaires
2Mark DayaJeudi 27 Juin 2013 à 11:05J'ai vu , il y a 2 ans, le ballet entier, sur Mezzo, j'ai réagi comme Bicar. En art je ne réfléchis pas et je me laisse emporter par l'émotion, si j'analyse ensuite c'est, soit qu'il y a quelque chose dans "l'oeuvre" qui le nécessite, soit pour échanger mes impressions..
Leoned, tu nous révéle, peut être, tes propres fantasmes...tu devrais mettre en scéne le ballet.
@ Bicar comme @ Marc Daya
Bien entendu que dans le projet initial de Stravinsky, il y a sacrifice : c'est clairement dit dans le synopsis. C'est une espèce d'oeuvre "ethnographique" qui feint de représenter ce qui pouvait se passer dans une 'tribu' païenne pour célébrer l'arrivée du Printemps.
La version de Nijinski (du moins celle que j'ai vue : la reprise de 2013) en garde l'idée mais ne le montre pas, le suggère seulement.
La version de Béjart en fait un acte sexuel : l'élue est empalée par le sexe d'un danseur. Explicitation (?) du sacrifice.Celle de Preljocaj me semble plus axée sur une lutte interne à chaque individu entre ses pulsions, réveillées par le Printemps, et son "conscient".
Mais à nouveau : je vous conseille de regarder cette version en entier, particulièrement l'intro.J'ai tout lu avec attention. Je t'avoue que je suis totalement inculte en la matière mais je ne demande qu'a apprendre.
Là je ne peux ni visionner ni écouter car je suis sur mon notebook...je reviendrai
Belle journée à toi
j'aime beaucoup cette musique et ensuite il en fallait peu pour choquer à cette époque et par ailleurs ils faisaient des choses répréhensibles souvent ces gens choqués
Je connais tres mal la danse, tres mal les ballets mais là! J'imagine que dans la salle il devait regner un silence de plomb. J'irai, quand je pourrai, regarder le ballet dans son entier.Je suis restée scotchée par cette intensité dans la danse, les mouvements, les claquements de mains sur la peau de cette danseuse.Fort!! (mais pas choquant)
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Je viens de regarder Nagisa Shirai. Je ne connais pas l'oeuvre intégrale (jamais écoutée veux-je dire) mais si je me base sur ce que je sais de l'histoire et cette séquence finale, le sacrifice laisse peu de place au doute. La scène est d'une grande intensité, la nudité du personnage ajoute à la force musicale. C'est un ensemble de belle qualité . J'essaierai de regarder prochainement l'intégralité de Preljocaj car pour l'heure : dodo !