• Les mésanges étaient trop lourdes.

    Cet article est particulièrement dédié à Sparfell Glaz, ou plutôt à son blog que, si vous ne le connaissez pas, vous avez tort. Surtout si vous aimez les belles photos, la nature et particulièrement les zoziaux. Moi j’y passe de merveilleux moments.
    Il y a quelque temps, sur ledit blog, j’avais écrit un commentaire sur l’existence de postes d’affut, ma foi, fort loin d’être compliqués. J’y reviens ici.

    Je parlais alors de la fenêtre de ma cuisine d’où je pouvais observer sans difficultés le manège de plusieurs animaux : l’aire de repas des chats du jardin.
    Le protocole y est le suivant : les chats se précipitent pour tout manger, mais ne mangent pas tout, en tout cas pas toujours. Interviennent alors les pies qui chassent tout le monde et qui picorent tels ou tels restes de viande sur les os que les chats ont éparpillés. Elles sont suivies par un ou deux merles qui en font autant, puis par un timide rouge-gorge qui vient récolter les miettes éparses du festin. Ce dernier et les merles reviennent parfois le lendemain matin : peut-être y a-t-il quelque rab.
    La séance est parfois, mais ça dépend de la saison et de l’heure, interrompue par un hérisson qui, après avoir fait fuir tout le monde, vient se vautrer dans la gamelle des chats surtout si, ce soir-là, je leur ai mis des boulettes de viande. Hélas, depuis un an ou deux, je n’ai pas vu de hérisson dans mon jardin.
    J’ai parfois assisté, depuis ce « poste d’affut », à d’autres scènes cocasses : avez-vous une pie menaçant un chat ? Non ? Vous avez raté beaucoup de choses dans votre vie ! Session de rattrapage : tapez sur YouTube les mots-clés : « magpie, attack(ing), cat » (le dernier est optionnel car elles attaquent aussi les cyclistes) et vous y trouverez plein de vidéos de la chose.

    J’ai récemment découvert, par hasard, un autre poste d’affut : la lucarne de mes toilettes ! Il y a une dizaine de jours, jetant un œil à travers cette lucarne, je vis, blotties l’une contre l’autre, deux mésanges charbonnières perchées sur une branche et dont le plumage était tout ébouriffé. Je dis deux mésanges, je devrais dire un couple de mésange : il y avait là une femelle et un mâle. Certes je les voyais surtout de profil mais elles se tournaient parfois suffisamment vers moi pour que j’aperçoive leurs bandes ventrales. Soudain, surgie de je ne sais où, une autre mésange se percha à côté, violemment. Je crois que c’était un mâle mais il me tournait le dos et je n’eus guère le temps de vérifier : visiblement il n’était pas le bienvenu et le premier mâle, sans esquisser un geste, continua de garder, serré contre lui, la petite femelle. L’intrus s’enfuit.
    J’ai alors élargi mon champ de vision. Ce n’était pas deux ou trois mésanges qui étaient perchées sur les branches de ce frêne, c’était plus d’une demi-douzaine qui étaient là, vigilantes, aux alentours. Je ne les ai pas toutes vues suffisamment en détail pour être formel, mais il me semble bien que c’était toutes, sauf la première donc, des mâles. J’en déduisis que j’assistais à une scène de drague éperdue : un mâle avait conquis le cœur d’une belle, mais les mâles du voisinage ne se tenaient pas encore pour battus et continuaient de tenter leur chance auprès de la donzelle, sévèrement gardée.
    Je ne suis pas resté pour assister à la fin de leurs ébats.

    Hélas, ce poste d’affut a disparu. En ce printemps pourri, le vent souffle fort et les mésanges ne pourront plus utiliser ce frêne comme lieu de débauche : il s’est effondré sur la clôture qui sépare le jardin du voisin du mien dans la nuit d’avant-hier. Ce midi même, au moment où j’écris ces lignes, mon voisin est en train de tronçonner les branches qui, de chez lui se sont abattues chez moi (sans dégâts, rassurez-vous, sauf pour les mésanges).
    Ce qui est bizarre c’est que, certes, il y avait du vent mais pas si violent que ça, on a vu bien pire par ici, et en plus il soufflait dans la direction opposée à celle dans laquelle l’arbre s’est effondré, le bas de son tronc s’étant cassé. Et pourtant il avait l’air en pleine forme.

    C’est pour ça que je soupçonne les mésanges : elles étaient trop lourdes à elles toutes ! Et leurs poids réunis ont fragilisé ce pauvre frêne.

     


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  • Commentaires

    1
    Alice L-P Profil de Alice L-P
    Vendredi 24 Mai 2013 à 16:16

    Très jolie l'histoire des petites mésanges, même si elle fini mal pour le frêne.
    Je ne supporte pas de voir des arbes tombés, ça me prend à la gorge, je me souveins de la tempête de 1999 (je crois) j'habitais à l'époque pas loin du bois de Vincennes à Paris, j'ai rebroussé chemin quand j'ai vu tous ces arbres arrachés : trop violent pour moi. Oui, je sais, je suis une petite nature.
    Il va replanter quoi ton voisin ?

    2
    Vendredi 24 Mai 2013 à 16:47

    Je ne sais ce que va faire mon voisin (tout récent acquéreur et qui est en plein travaux de réfection et modification de sa maison).

    En plus, cet arbre, même s'il poussait chez lui, est très probablement soit un recru d'un des miens, soit un de ses rejetons : les racines et les graines se moquent de nos grillages (et elles ont bien raison).

    D'ailleurs mon voisin et moi aussi on s'en moque !

    Par contre on ne comprend pas pour l'arbre : il était déjà âgé mais plutôt jeune et son probable papa est nettement plus vieux (de plusieurs décennies). Il avait l'air en bonne santé. Comme je l'ai dit, il y avait du vent, mais pas tant que ça et en plus il est tombé en sens inverse (pas déraciné, c'est la base du tronc qui s'est cassée). Comme, bien entendu, mon hypothèse du poids excessif des mésanges est pure galéjade, on ne sait pas. Une maladie ? Des insectes ? ... Dans les deux cas, ça ne me rassure pas pour mes arbres.

    Ni pour ma baraque d'ailleurs : le papa est plus grand qu'elle (et pourtant !) et si une tempête d'ouest venait à le casser, comme il n'est qu'à quelques mètres de la maison...

     

    3
    Vendredi 24 Mai 2013 à 20:28

    Curieuse histoire. Il est plus probable de croiser une famille de mésanges que des adultes concurents en ce moment, mais je n'y étais pas et le propre des êtres vivants c'est justement d'être un ensemble d'individus aux comportements particuliers.
    Quant au frêne, il avait probablement un souci avant ce coup de vent. Les centennaires ne sont jamais que d'anciens cinquantenaires chanceux !

    4
    Vendredi 24 Mai 2013 à 20:38

    J'ai moi aussi été surpris par ce que je voyais, on était à la mi-mai !

    Mais si ne peux pas être affirmatif pour tous les individus, ceux que j'ai vu distinctement étaient des mâles, et je n'ai reconnu aucune femelle. Contre-jour ou dos tourné vers moi, par exemple, m'interdisent d'être certain pour tous.

    Ceci étant, je ne sais pas jusqu'à quel point ce printemps hivernal a pu retarder les couvaisons.

     

    5
    Samedi 25 Mai 2013 à 08:03

    Pauvres mésanges....Maintenant,elles font tomber les arbres!!Chez moi,j'ai juste un couple qui vient s'installer dans sa petite maison!!Bon week end,Jean-Pierre

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    6
    Samedi 1er Juin 2013 à 11:29

    Surprenant. L'union fait la force ...alors que la douceur

    Ca me donne l'occasion de visiter ce blog, je connais mais il y a trop longtemps que je n'y suis plus allée

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