Et quand je dis enterrement j’abuse. Aucune envie d’être enterré : ça prend de la place au sol et ça demande bien trop de temps pour disparaître vraiment (surtout qu’ils vous mettent dans une boîte ces cons-là et que ça ralentit la chose). Donc je choisis la crémation (il paraît que se préparent d’autres solutions de dissolution des corps moins provocatrices d’émission de CO₂ et donc plus écolos, mais bon d’ici à ce que ce soit au point à un coût abordable, serais-je encore vivant ?).

Parce que mon gros problème, c’est que quand je sera mort (non ce n’est pas une faute de grammaire, c’est exprès !), je veux que le reste disparaisse aussi !

<Mode parano on> Une trouille m’obsède, c’est que, dans quelques décennies, on puisse récupérer une partie de mon ADN et fabriquer un clone de moi ! Mais justement, clone, pas moi… Je suis autant un corps qu’un vécu et l’ADN ne re-fabriquerait que le corps. <Mode parano off>.

En fait, dans l’idéal, mon projet serait d’aboutir à la déchetterie la plus proche pour y être entièrement recyclé, mais c’est interdit. Dommage : ça, ce serait vraiment écolo.

Donc crémation et, probablement, cérémonie réunissant quelques proches et familiers (s’il en reste !). D’où programme de ladite cérémonie : je vais donc vous mettre les trois œuvres dont je voudrais qu’elles soient jouées. Mon seul regret c’est que je ne serai pas là pour les écouter : alors je me les passe souvent.

Pour commencer le Dies Irae du Requiem de Verdi, histoire de montrer la révolte et de la proclamer.

Ensuite, dans le double but de permettre la méditation du public et de leur donner un bon prétexte pour avoir la larme à l’œil, l’Intermezzo de Cavaliera Rusticana.

Enfin, pour finir dans la gloire, le Chœur des Pèlerins du Tannhäuser de Wagner.

Je vous ai mis ces trois œuvres dans ma rubrique « J’écoute », c’est d’ailleurs pour ça que j’écris ici cet article : ça aurait fait une trop longue introduction sinon. Voir
Dies Iræ
Intermezzo
Chœur des pèlerins.

Ah ! Encore un point : j’ose espérer que je ne serai pas trop alzheimerisé avant la fin et que je serai encore capable dire une connerie sur mon lit de mort. J’ai même plus ou moins promis à mon gendre d’en faire après : je compte soudoyer le croque-monsieur oups ! je veux dire le croque-mort^{[1-note interdite au - de 16 ans]} pour qu’il mélange à mes cendres de la poudre à éternuer, en espérant qu’il fasse du vent le jour où on les dispersera. Préparez vos mouchoirs !

PS : Mon gendre est taquin ! J'y vois plus une qualité qu'un défaut, d'ailleurs. Il m'a donc confronté à la triste réalité : je suis moins original que je n'espérais ! Voici une courte séquence du film "The big Lebowski" des frères Coen qui l'illustrera...
Mais juré, craché...  pfiou.... croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer, je n'ai jamais vu ce film ! (Même si maintenant j'ai une furieuse envie de !)

 Et pour conclure dignement une citation (de je ne sais plus qui, ça ressemble à du Audiard, mais j'ai bêtement oublié de noter l'auteur sur le bout de papier où je l'ai retrouvée l'autre jour ! Si quelqu'un peut confirmer ou infirmer, il est le bienvenu) :

                      « Ce mec-là, il peut pisser contre le vent, il restera toujours sec...
                         Et crois moi !
                         C'est un breton qui t'parle ! »

(Amis de la poésie, bonsoir)