• Thermodynamique économique

    Ce qui va suivre n’est qu’une intuition, pire une analogie. Mais j’ai comme l’impression qu’en le disant j’approche une vérité. Alors je tente. Il me semble que l’économie obéit à des lois proches de celles de la thermodynamique. Je vais vous en donner deux illustrations.

    La première c’est le « cycle de Carnot ». En gros plus le rapport entre la température de la source chaude et celle de la source froide d’une machine thermique est fort, plus cette machine peut atteindre un grand rendement. C’est pour ça que sur votre voiture il y a un radiateur et un filtre à air. Mon intuition est qu’on a un cas semblable en remplaçant chaude par riche, froide par pauvre et thermique par économique. Ce qui nous donnerait : Plus le rapport entre la richesse des riches et celle des pauvres est fort, plus la machine économique peut atteindre un grand rendement.

    Pour le cynique, ça donnerait : laissons les riches s’enrichir le plus possible et les pauvres s’appauvrir un maximum, et l’économie tournera au mieux ! Reste à admettre que le but du jeu est que l’économie tourne au mieux. Seulement voilà, l’économie est l'activité qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services pour et entre les humains, tous les humains. Alors, si on emballe la machine, on détruit le but initial.

    On n’en s’est d’ailleurs pas privé à travers les siècles. Je ne citerai qu’un exemple : c’est par l’exploitation éhontée et l’appauvrissement de leurs colonies que les métropoles européennes ont fait leurs richesses. Chouette résultat : des millions de mort de famine, de malnutrition et de maladies.

    Il me semble donc que la leçon à tirer de ce « principe », s’il est vrai, serait plutôt : mieux vaut une machine économique qui tourne au ralenti mais qui maintient un écart raisonnable entre riches et pauvres. On lève le pied et on dépoussière régulièrement le filtre à air.

    La deuxième c’est l’entropie. Celle-ci ne peut qu’augmenter (ou dans un cas idéal et irréaliste, au mieux se maintenir). C’est, en partie, une autre formulation de la loi précédente. Pour simplifier, dans un cycle moteur il y aura toujours dissipation, perte d’énergie sous forme de chaleur ou de frottement par exemple, tout n’ira pas au travail utile espéré. Pas de mouvement perpétuel, quoi. Si je transpose en économie, il me semble que ça équivaut à : dans tout fonctionnement un peu prolongé de l’activité économique, il y a inflation. Sauf cas idéal et irréaliste.

    Il y a en gros deux remèdes à l’inconvénient : on lubrifie, ça limite les frottements, on tourne moins vite, ça limite la dissipation. Filons la métaphore : dans votre moteur, vous mettez de l’huile et vous faites des vidanges régulièrement pour la maintenir efficace. Ça améliore vos déplacements. Toujours avec votre voiture, si vous roulez moins vite, votre moteur tourne plus lentement et vous consommez moins d’essence[1]. D’accord vous arriverez cinq minutes plus tard pour embrasser bobonne, mais le bisou n’en sera que meilleur. Mais si !

    Eh bien, je suggère qu’en économie on fasse pareil. Lubrifions : grosso modo répartissons mieux les efforts et le travail d’un côté, et les bénéfices de l’autre. La machine grippera moins. Ralentissons : si on emballe la machine, ça va provoquer plus d’inflation et donc de perte. D’accord, on attendra quelques années de plus la mise au point du merveilleux gadget idéal et accessible à tous, mais est-ce bien grave ? Surtout, si pendant ces années, on en profite pour que le gadget, pas encore tout à fait idéal, soit accessible au plus grand nombre.

    En plus, là je dis gadget, mais c’est plutôt à bouffe que je pense.



    [1] Les dernières gouttes d’essence sont celles qui améliorent le moins votre vitesse, c’est ça l’entropie.          [retour au texte]


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  • Commentaires

    1
    Marc Daya
    Jeudi 30 Mai 2013 à 14:16

          En thermodynamique ( les physiciens abrégent en "thermo" ) , il y a plusieurs subdivisions:

    1 ) la thermo proprement dite, qui ne fait pas d'hypothéses sur la structure de la matiére. Due à Carnot, Clausius, le second principe ayant chronologiquement précédé le premier.

    Elle commence par la thermo Physique, qui, ne se préoccupe que des échanges de chaleur  et de travail entre 2 systémes. L'univers pouvant etre un systéme.

    On différencie les systémes ouverts , et les systémes fermés. Certains systémes n'échangent ni énergie, ni chaleur avec le monde extérieur. Certains peuvent échanger  de l'énergie, d'autres de la matiére et de l'énergie.

    Dans un systéme ouvert l'entropie n'est pas tenue d'augmenter... le second principe ne s'applique qu'aux systémes fermés.

    2) la thermochimie, une réaction chimique vient compliquer le cas précédent.

             Le systéme économique est forcément ouvert, la biosphére reçoit de l'énergie (au moins solaire) et de la matiére du monde extérieur.

    Le second principe ne peut s'appliquer qu'à un homme enfermé dans un récipient hermétique.....

             Le premier principe est intéressant pour un systéme qui échange seulement de l'énergie avec l'extérieur, du travail ou de la chaleur, sous une forme ou une autre.

    Il énonce que pour passer d'un état énergétique A à un état B, bien déterminés tous les 2, la somme algébrique du travail et de la chaleur( W+Q) est constante.

    on peut définir une dérivée nulle, mais attention aux choix des variables (théorie des transformées de Legendre, je crois), à priori, elles ne sont pas indépendantes .On peut sans doute appliquer cela à l'économie, mais :

    -en tire-t-on quelque chose d'utile?

    Les variables posent forcément probléme....

      3) reste la thermo stastistique (Bolztmann) qui fait hypothéses sur la matiére, ce n'est pas un informe continu......divisible à l'infini

    -c'est sans doute le cas du systéme économique.

     

     Bref, je suis incapable de faire avancer le probléme....

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