• Twist.

    J'aurais pu aussi titrer « L'assassinat du rock'n roll », mais ça aurait été trop mélodramatique.

    Nous sommes en 1959, et un certain Hank Ballard (and the Midnighters) sort un titre en face B d'un single : The twist.
    Succès honorable mais c'est en juin 1960 que la victime est achevée : Chubby Checker reprend le titre et cartonne dans les charts. Tout est consommé.
    D'autant que, lors de nombreuses prestations télévisées, il dansait d'une manière nouvelle (et simple) qui eut un succès immédiat.

    La danse twist a été décrite comme « s'essuyer les fesses avec une serviette tout en écrasant une cigarette du pied » ! C'est assez exact (je vous parle d'expérience), d'ailleurs tous les matins vous twistez, ou presque, ça m'étonnerait que vous écrasiez un clope en sortant de la douche, ce n'est d'ailleurs pas recommandé pieds nus (hein ? ne me dites quand même pas que vous vous douchez en chaussures ? !!).

    Le twist avait deux immenses intérêts :
    1- n'importe qui pouvait le danser étant donné sa simplicité chorégraphique (?), même le plus maladroit y arrivait (après tout "to twist" signifie "(se) tortiller"), alors qu'avec des danses comme le rock, le tango ou la valse il faut un minimum de savor-faire et d'entraînement.
    2- qui plus est, cela se dansait seul ! Pas besoin d'entraînement avec un ou une partenaire. Vous imaginez pas le succès de la chose dans les « surprises-parties » : plus besoin de venir à deux, tu te lances sur la piste et tu commences à te trémousser. Tu aperçois une accorte donzelle, tu t'approches et tu danses face à elle. Là, deux cas peuvent se présenter : ou elle se détourne très vite de toi (ça s'appelle un rateau), ou elle entre dans le jeu et se trémousse à l'unisson de toi. Ça, ça s'appelle un succès, parce que dans le slow qui suit, devine ce qui se passe...

    Ce fut la première d'une longue série de danses solo qui culmina sans doute avec le "jerk" dont je vous parlerai peut-être un jour si j'y pense.

    Nous entrions dans ce qu'on appela en France l'époque yé-yé (en gros de 1960 à 1963, après ça redevient plus sérieux). C'était aussi l'arrivée à l'adolescence de la génération « baby-boomer » née du rebond qui saisit l'Occident après la pesanteur de la Seconde Guerre Mondiale. Imaginez un môme né en 1946, en 1961 il a 15 ans et il commence à en avoir sévèrement marre du carcan qui lui pèse dessus (vous avez pas idée, tas de jeunots, de ce que furent les années 50 et 60, mais je vous ferai un article là-dessus une autre fois).

    Passons à la musique. Je n'ai pas trouvé de vidéo d'Hank Ballard, je ne vous mets donc que sa frimousse et le morceau en mp3 :

                   

    Par contre voici une vidéo de Chubby Checker :

    Vous remarquerez qu'on est toujours dans la configuration « un noir sur la scène, un public blanc », mais, nouveauté, ça commence à se trémousser sur les sièges !

    Ce même Chubby Checker récidiva avec "Let's twist again" quelques temps plus tard :

     

    Il y a au moins un autre titre dont il faut que je vous parle, là encore je vous mets d'abord une version mp3 par les Isley Brothers (ce ne sont pas les créateurs du titre, c'est le groupe The Top Notes) mais ce sont eux qui l'ont popularisé (pareil la frimousse et le mp3) :

                         

    Tellement popularisée qu'elle fut reprise par de nombreuses personnes dont bien sûr :

    Une remarque : si vous écoutez attentivement les paroles on frôle les frontières de l'obscénité, voire on les dépasse !

    Bon ce sera tout pour aujourd'hui.

     


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  • Commentaires

    1
    Lundi 13 Mai 2013 à 18:20

    Bonjour Léoned,

    Ah oui, les années 50-60, c'était les meilleures... la liberté, l'insouciance, et les projets et l'envie de vivre à fond(chose rare pour les jeunes d'aujourd'hui).... Tu me rends nostalgique (lol)

    Bonne journée

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    2
    Lundi 13 Mai 2013 à 19:22

    C'est sympa de dire ça, mais tu te trompes.

    Franchement, la "musique" de l'époque yé-yé était lamentable ! Et c'est pas parce que, gamin, j'aimais ça que ça change grand-chose.

    Il y a, à notre époque actuelle, 100 ou 1000 fois mieux, y compris de la part de "jeunes". J'en ai évoqué quelques uns de ci de là, mais pas tous, y compris dans des genres qui peuvent ne pas m'intéresser personnellement.
    Donc, ne sombrons dans une fausse nostalgie qui rêvasserait d'un âge d'or mythique.
    La musique des années 60 qui a suivi, était meilleure (globalement), mais on fait au moins aussi bien maintenant.

    Je t'accorde que "l'insouciance,etc." était de mise. Mais c'est parce que nous vivions une période de plein essor économique, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui !

     

    3
    Mardi 14 Mai 2013 à 10:49

    Vol, pillage, reprise, massacre, renaissance... Tout est très subjectif.
    Je suis fan des Beatles et j'adore la reprise de I Want To Hold Your Hand par Odeurs.
    J'aime beaucoup moins le flou autour de la chanson du vénérable et vénéré Henri Salvador qui, non content de ne pas reconnaître un enfant célèbre et copie conforme (physiquement) de son papa, fait tranquille pépère un gros succès avec une chanson qui n'est pas de lui... C'est mon fils qui m'a raconté l'histoire de Solomon Linda (suite à une rencontre avec Gérard Delahaye).

    4
    Mardi 14 Mai 2013 à 12:05

    @ Sparfell...Je ne suis pas fan de H.Salvador, justement pour ce que tu dis de lui. Et de plus je ne suis pas sure qu'il avait du respect pour son public..."Une chanson douce "n'a été faite que pour donner de la merde à un public qui le demande (je ne sais plus où j'ai lu ou entendu cela...) 

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