• Y'a pas de musique.

    Y'a pas de musique, y'a pas de clips, y'a que les paroles.

    Ces cons, y z'avaient pas encore inventé le magnétophone ni même le Super 8 !

    Dommage, j'aurais bien aimé l'entendre et le voir le chanter, ou le dire ou le clamer, ce texte le petit père François, même du fond de son cachot dont il ne fut sauvé que par une visite impromptue de Louis XI en la bonne ville de Meung-sur-Loire (1461).

    Ballade des pendus (titre moderne).

    Frères humains qui après nous vivez
    N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
    Car, se pitié de nous pauvres avez,
    Dieu en aura plus tost de vous merciz.
    Vous nous voyez cy attachez cinq, six
    Quant de la chair, que trop avons nourrie,
    Elle est pieça devoree et pourrie,
    Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
    De nostre mal personne ne s'en rie :
    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

    Se frères vous clamons, pas n'en devez
    Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
    Par justice. Toutesfois, vous savez
    Que tous hommes n'ont pas bon sens rassiz;
    Excusez nous, puis que sommes transis,
    Envers le filz de la Vierge Marie,
    Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
    Nous préservant de l'infernale fouldre.
    Nous sommes mors, ame ne nous harie;
    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

    La pluye nous a débuez et lavez,
    Et le soleil desséchez et noirciz:
    Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
    Et arraché la barbe et les sourciz.
    Jamais nul temps nous ne sommes assis;
    Puis ça, puis la, comme le vent varie,
    A son plaisir sans cesser nous charie,
    Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
    Ne soyez donc de nostre confrarie;
    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

    Prince Jhesus, qui sur tous a maistrie,
    Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
    A luy n'avons que faire ne que souldre.
    Hommes, icy n'a point de mocquerie;
    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre.

     

     


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  • Commentaires

    1
    Mark Daya
    Lundi 23 Septembre 2013 à 14:44

           C'est franchement gai.

    Plein de chansons françaises là-dessus, je ne les connais pas... si tu veux en conseiller..

    Concernant ce sujet, Baudelaire, (le pendu de Cythére) .

     

    2
    Lundi 23 Septembre 2013 à 15:26

    Je sais qu'il y a eu des adaptations chantées de ce texte, Ferré par exemple, mais j'avais pas envie de les mettre.

    Parfois les paroles seules suffisent.

     

    3
    Mercredi 25 Septembre 2013 à 22:01

    Je trouve ce texte plus intéressant aujourd'hui que lorsque j'ai dû l'apprendre par coeur... pauvres élèves que nous étions !

    4
    Jeudi 26 Septembre 2013 à 02:31

    @ Sparfell

    Devoir apprendre est une horreur, apprendre est une bénédiction.

     

    5
    Jeudi 26 Septembre 2013 à 07:32

    De retour sur les bancs d'humanité...J'aime beaucoup le vieux François!

    6
    Mark Daya
    Dimanche 29 Septembre 2013 à 11:24

           Le vieux François fut un vrai voyou et un grand poéte.

    Mon instit, plus porté sur les femmes que sur les pendus (j'approuve !) , nous fit apprendre "La ballade des dames du temps jadis",     , d'expresion moins violente,  mais cette ballade nous concerne tous.

    Connaissez-vous Rimbaud ?  et "Le bal des pendus" visiblement il avait lu Villon.   ici

    Autre cas  sinistre, Stavroguine , le héros ( si on peut dire, c'est le plus triste  branleur de la littérature humaine, comment l'aimer ? peut-on aimer un monstre ? ) de Dostoievsky, "Les possédés"

    Je viens de lire le roman de Bernhard Schlink,  "Der vorleser", Le lecteur ou The reader, et de voir le film associé, le livre et le film se complétent, même si le roman  permet des analyses  bien plus précises.  Prince Jésus est bien mort, comme le craignait Dostoievsky, mais ne soyez pas trop déçu, nous avons conservé l'enfer. Peut-on accepter l'amour d'un monstre ? monstre par aileurs si féminin, si beau et si sincére .

     

      

     

     

    7
    Mardi 1er Octobre 2013 à 17:24

     Tu veux que je te dise ? C'est mon texte préféré !!!!! Je rigole pas ! je me souviens l'avoir appris par coeur en 6° ou 5° et d'avoir été emballée par le texte, le rythme, tout.

    C'est idiot, j'en avais oublié une grande partie. Je vais me le réapprendre, tu pourras faire une interro.

     

    8
    Mardi 1er Octobre 2013 à 19:13

    @ Mark Daya 6

    Tu t'es gouravé sur ton premier lien qui, lui aussi renvoie au texte de Rimbaud.

    Pour réparer :

    Dites-moi où, n'en quel pays,
    Est Flora la belle Romaine,
    Archipiades, ni Thaïs,
    Qui fut sa cousine germaine,
    Écho parlant quand bruit on mène
    Dessus rivière ou sur étang,
    Qui beauté eut trop plus qu'humaine
    Mais où sont les neiges d'antan?

    Où est la très sage Héloïs,
    Pour qui fut châtré et puis moine
    Pierre Abelard à Saint-Denis?
    Pour son amour eut cette essoine.
    Semblablement, où est la reine
    Qui commanda que Buridan
    Fut jeté en un sac en Seine?
    Mais où sont les neiges d'antan?

    La reine Blanche comme lis
    Qui chantait à voix de sirène,
    Berthe au grand pied, Bietris, Alis,
    Haremburgis qui tint le Maine,
    Et Jeanne la bonne Lorraine
    Qu'Anglais brûlèrent à Rouen;
    Où sont-ils, où, Vierge souveraine?
    Mais où sont les neiges d'antan?

    Prince, n'enquerrez de semaine
    Où elles sont, ni de cet an,
    Qu'à ce refrain ne vous remaine:
    Mais où sont les neiges d'antan?

    Mais vous avez aussi ça, que j'adore.

     

    9
    Mardi 1er Octobre 2013 à 19:17

    @ Bicar 7

    Moi, itou.

    Suivi de près il est vrai par celui que je viens de mettre à l'instant.

    Villon...

     

    10
    Mark Daya
    Jeudi 3 Octobre 2013 à 11:29

       Gouravé, gouravé, faut voir, c'est déjà arrivé , ça fait deux fois, pour 2 liens justement, même erreur ! le même lien sur les 2 mots en surbrillance. Plutot que moâaa, je préfére mettre en cause ma bécane qui copie colle sans réfléchir, à moins que ce soit Ekablog qui reçoit mal Linux. Faudra que je vérifie les liens. Faudra trouver le temps.

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