• Le choix d’un titre m’a toujours paru un acte d’écriture fondamental. Je plains le lecteur inattentif qui ne fait que survoler le titre allant directement à ce qu’il croit l’essentiel, bien souvent il rate l’important.

    J’ai, par exemple, le souvenir d’une des rares nouvelles que j’aie jamais écrite. Il devait y avoir 80% de l’intrigue dans le titre, et un ami qui l’avait lue, dut s’y reprendre à deux fois pour la comprendre. Peut-être l’ajouterai-je un jour ici.

    Un autre souvenir : j’ai, il y a fort longtemps de ça, composé une dissertation en écrivant d’abord les titres des parties et paragraphes qui allaient la constituer. Ce fut une de mes meilleures. Et bien sûr, ces titres n’apparaissaient pas dans le corps de la dissert’.

    Pourquoi cette collection de notules s’appelle-t-elle « Un mot de billet » ? Disons d’abord que ce n’est pas son titre original.
    Elle a d’abord failli s’appeler « Bribes ». J’avais en effet l’impression d’y collectionner des bribes de pensée. Des éléments épars sans grand rapport entre eux. Des morceaux non articulés les uns aux autres. Et puis un jour, J. K. Rowling soit louée, j’ai découvert que « bribe » signifiait « pot-de-vin » en anglais. Ça m’a refroidi.
    Elle a aussi failli s’appeler « Mille mots ». Là, ce sont Lilian Jackson Braun et Jim Qwilleran qui doivent être loués. Jim Qwilleran, personnage de l’auteur (et non je n’écrirai pas « auteure ») américain Lilian Jackson Braun de succulents romans policiers, se flatte un jour d’avoir été formé à la dure école de la chronique journalistique par sa professeur d’anglais qui le forçait, lui et ses condisciples, à écrire des textes sur n’importe quoi, mais contenant juste mille mots. J’ai essayé de m’y essayer, mais la contrainte est trop forte : soit ma pensée vagabonde et le millier est vite dépassé, soit ma pensée se tarit rapidement et ce serait du délayage.
    Il y eut une époque où cela faillit s’appeler « L’enfonceur de portes ouvertes ». C’était l’époque où j’écrivais plus des opinions, des réflexions « sensées »., et où j’avais l’impression de redire – mal – ce que des tas de gens mieux doués que moi disaient bien.

    Un jour, lors d’un rendez-vous médical, j’ai fait moins que rire mais plus que sourire la doctoresse qui me faisait face, en lui disant que j’avais demandé « un mot de billet » à un de ses confrères. Elle a trouvé ça délicieux. Typiquement « nantais ». Est-ce le cas ? Je l’ignore. Mais c’est vrai que l’expression me vient naturellement quand je veux parler d’un court texte parlant d’un sujet précis : « Dis, tu pourrais m’écrire un mot de billet pour … ».

    Or que fais-je d’autre ici ? J’écris, à la va comme je te pousse, de courts textes sur des sujets divers. Donc le titre : « Un Mot de Billet ».


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